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<p class="">Depuis les vacances de printemps, le parc de vidéo-protection de la Ville compte deux caméras de plus, mais, à terme, le territoire comptera 38 caméras. « Cela prend du temps, parce qu’une installation implique à chaque fois des travaux de raccordement et de voirie » explique Guy Aldeguer, directeur du service Prévention et Tranquillité publique pour le Pré Saint-Gervais. Cette installation concorde également avec l’achèvement des travaux du futur centre de supervision urbain (CSU). « Jusque-là, nous avions mutualisé ce service avec Pantin, mais, pour des questions de praticité, il est en cours de relocalisation. » Installé depuis 2017 et régulièrement étoffé, le réseau de caméras est utilisé pour surveiller et sécuriser les espaces publics. Sa présence permet notamment de dissuader des actes de délinquances mais aide aussi à la résolution d’enquêtes, dans une ville où les actes de malveillance sont moins importants comparés à d'autres villes séquanodionysiennes ou de certains arrondissements parisiens voisins. « La délinquance au Pré Saint-Gervais ? Elle se limite surtout à de la consommation de stupéfiants, l’occupation de halls d’immeubles et quelques troubles du voisinage, énumère l’ancien agent des Brigades spécialisées contre la criminalité avec violence de la Police nationale. C’est une commune assez tranquille en comparaison avec les autres. Et ceci, parce que la Ville possède une grande culture de prévention, depuis de nombreuses années, dès la création du service. »&nbsp;</p><h3>Presque dix ans à veiller sur les Gervaisien·ne·s</h3><p class="">Créé en 2015, le service Prévention et Tranquillité publique s'appuie aujourd'hui sur un pôle administratif renforcé et un accueil polyvalent qui reçoit le public et l’aiguille dans ses démarches, que ce soit pour des questions de police ou de stationnement ; quatre agents de surveillance de la voie publique (ASVP) et huit policier·ère·s municipales·aux encadré·e·s par un chef de Police municipale et un Directeur en charge également des politiques de prévention. Les ASVP ont pour missions principales de veiller au respect du code de la route et de surveiller le stationnement payant. Elles·ils peuvent&nbsp;signaler des encombrants ou des problèmes d’hygiène et de salubrité. Les ASVP seront également amené·e·s à travailler au CSU comme opérateurs·rices vidéo. De leur côté, sur le terrain jusqu’au milieu de la nuit, les agents de Police Municipale sont chargé·e·s de maintenir l’ordre, la sécurité et la tranquillité publique au sein de notre commune, sur des interventions du quotidien : nuisances, attroupements à risque, occupation abusive des halls d’immeuble, consommation de drogue sur la voie publique, assistance lors des accidents, sécurisation des événements municipaux, respect des arrêtés, enlèvement des véhicules ventouse… Depuis le début de l’année, en binôme avec des agents de la Police Nationale, la Police Municipale effectue des opérations conjointes afin d’effectuer des contrôles dans les halls d’immeubles et les parkings. Ces patrouilles doivent se faire en binôme, parce que les compétences de la Municipale s’arrêtent aux missions judiciaires de la Nationale : ses agents ne peuvent pas enquêter et n’ont pas à vocation la lutte contre le crime, le banditisme ou le terrorisme. Au fil des années, la Police Municipale gervaisienne est devenue est devenue un maillon essentiel de l'ordre public, en collaboration avec la Police Nationale, cette mission régalienne restant une compétence de l'État. Ainsi, la Ville du Pré Saint-Gervais pallie autant que possible l’inaction de l’État en matière de services publics,&nbsp;notamment en Seine-Saint-Denis. En effet, alors qu’il est situé dans le département de France métropolitaine qui compte le plus de faits de délinquance quotidiens, le territoire d’Est Ensemble ne dispose que de 34 agents de Police Nationale pour 10 000 habitant·e·s. Dans les Hauts-de-Seine, c’est 10 de plus. C’est la raison pour laquelle la Ville se voit obligée d’investir de plus en plus dans la sécurité de ses habitant·e·s, malgré l'engagement quotidien des agents de Police Nationale mais privé·e·s de moyens suffisants, et multiplie en amont également les actions de prévention, pour réduire les délits sur son territoire.&nbsp;</p><h3>Une politique articulée autour de la prévention</h3><p class="">Pour assurer la tranquillité et la sécurité des Gervaisien·ne·s, la Ville axe sa politique autour de la prévention auprès de tous les publics, notamment des plus jeunes. Des actions se montent ainsi en partenariat avec l’ensemble des acteurs institutionnels du territoire : la Police Nationale, l’Éducation nationale, services municipaux et départementaux, justice, associations… Par exemple, les agents de Police Municipale interviennent dans les classes de primaire pour présenter leurs missions. Cette action a pour objectif de modifier les comportements entre les forces de l’ordre et les jeunes et de déconstruire dès le plus jeune âge les stéréotypes. Avec le parcours citoyen, les élèves ont une action dédiée pour chaque niveau : exposition Moi jeune citoyen en CM2 et en 6e, découverte de la justice en 5e, théâtre forum avec les 4e sur les rivalités et les affrontements inter-quartiers, intervention du commissaire dans les classes de 4e et de 3e. En aidant les adolescent·e·s à comprendre le fonctionnement de la société, à collaborer avec d’autres et à cultiver un engagement civique dès le plus jeune âge (via le Conseil Municipal des Enfants, par exemple), la Ville leur permet de renforcer leur confiance en elles·eux et à devenir des membres actifs et actives de la communauté, et à limiter l’engagement dans des bandes violentes. Des conférences gratuites animés par le service Prévention de la Police nationale sont également proposées par le Centre communal d’action sociale aux seniors gervaisien·ne·s, pour se prémunir contre les escroqueries et conserver de bons réflexes pour sa sécurité. Durant ces échanges, les personnes âgées sont invitées à se faire accompagner lors de leurs courses ou retrait à la banque, à privilégier les paiements par carte et non avec des espèces, à être vigilantes au distributeur automatique de billets ou à faire installer des systèmes de fermeture fiable pour leur domicile. Elles peuvent également s’inscrire à l’opération Tranquillité seniors, en mairie ou au commissariat de Police : des patrouilles seront organisées aux abords du domicile lors de leurs congés.&nbsp;</p><h3>Des rues apaisées</h3><p class="">Depuis désormais deux ans, lors des périodes de vacances scolaires, la Ville missionne l’association Kyerozen pour intervenir dans ses rues. Dès la fin de l’après-midi, à l’heure où les Gervaisien·ne·s reviennent du travail, les médiateurs·rices de Kerozen participent à la tranquillisation des quartiers par une présence rassurante. Constituées de quatre agents vétu·e·s d’un gilet identifiable, ces équipes préviennent ainsi les nuisances et les incivilités et peuvent résoudre les conflits entre usagers·ères de l’espace public. « Nos médiateurs·rices sont gervaisien·ne·s, souligne Mohamed Amara, le président de Kyerozen. Elles·ils connaissent la ville, les jeunes, les habitant·e·s et sont bien implanté·e·s au Pré. Souvent, l’équipe accompagne la Police Municipale dans ses interventions, pour déloger les squatteurs dans les halls d’immeubles ou les parkings. Elle désamorce les conflits entre jeunesse et force de l’ordre, rappelle le respect dû à l’uniforme, aide à retrouver une stabilité dans les échanges. Souvent, il n’en faut pas plus pour que ça se passe pour le mieux. » Cet outil de proximité est un véritable vecteur de communication et de dialogue. Néanmoins, certaines violences urbaines plus ancrées dans notre territoire impliquant les adolescents nécessitent des actions spécifiques. UN PHÉNOMÈNE À PART Les affrontements entre groupes de jeunes ne sont pas des phénomènes nouveaux, mais leur récurrence et leur violence se sont accrues dernièrement en région parisienne. Entre 2016 et 2021, cinq jeunes ont été tués lors de rixes entre les territoires du Pré Saint-Gervais, de Bagnolet, des Lilas et de Romainville. Le journaliste de Libération Ramsès Kefi a travaillé sur des faits divers impliquant des adolescents gervaisiens et a eu envie de&nbsp;rédiger une enquête approfondie sur le sujet. Il a rencontré les proches des victimes et les acteurs de terrain pour son livre À la base, c’était lui le gentil. La Ville a organisé une rencontre entre l’auteur et le public du 36, Espace Jeunes, et du collège, pour sensibiliser les jeunes à ce drame. Son travail continue aujourd’hui au collège Jean-Jacques Rousseau, où Chloé Delaporte, professeure en classe de 3e, l’a invité à échangé avec ses élèves. La Ville soutient également Pas de la même ville et alors ?, fondée par les amies d’une des victimes. L’association jeunesse a tourné des courts-métrages sur le sujet, qu’elle diffuse lors de ses interventions dans les collèges et les lycées, pour faire de la prévention. Pour prévenir de nouveaux affrontements urbains entre jeunes, les quatre villes se sont engagées dans un travail partenarial de prévention et de sensibilisation à la citoyenneté et au vivre-ensemble à destination des collégien·ne·s. L’an dernier, par exemple, douze jeunes entre 14 et 15 ans des trois villes, identifiés comme susceptibles de commettre de futures violences en groupe, ont été inclus dans un programme éducatif comprenant des activités de sensibilisation, promouvant la communication non violente, le respect mutuel et la résolution pacifique des conflits. Les jeunes ont ainsi participé à un stage de boxe. « Cette initiation leur a montré que même dans ce sport, réputé pour être violent, il y a toujours le respect de l’adversaire, explique Fodié Sako, coordinateur des actions sociales de quartier et projet jeunesse. Cela canalise leur colère. Vous voulez vous bagarrer ? Faites-le sur le ring, avec des règles, mais pas dans la rue. » Une deuxième partie du programme consistait à partir quatre jours en camping, dans un autre environnement, pour des activités de sports, de loisirs et d’entraide, dans un esprit inclusif pour réduire les tensions et les conflits. « Nous voyons sur le terrain que cela commence à entrer dans la tête des jeunes, confirme Fodié. Avant, il y avait une sorte de code d’honneur : on ne parlait pas des tensions inter-territoires avec les adultes. Désormais, la communication est facilitée, aussi bien entre les jeunes qu’avec les adultes. Dans le groupe de l’an dernier, des amitiés se sont nouées, facilitant l’intégration de tout le monde au lycée. Et, si nous avions eu un peu de mal à “vendre” le projet aux jeunes sur la première édition, cette année, les jeunes étaient bien plus volontaires pour y participer. » Une réussite, donc, pour un projet en réflexion depuis maintenant quatre ans. Enfin, les quatre villes sont impliquées dans un groupe de travail thématique intercommunal pour mobiliser l’ensemble des acteurs jeunesse des territoires respectifs, pour prévenir les affrontements entre groupes de jeunes. Il comporte un Réseau d’alerte rixe qui permet de partager rapidement toute remontée d’information laissant craindre des affrontements et d’agir préventivement dans les meilleurs délais.<br></p><h3>Une instance locale pour la sécurité</h3><p class="">Cet automne aura lieu le retour des groupes de travail du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CLSPDR), une instance qui réunit l’ensemble des acteurs prenant part à l’application des politiques de sécurité et de prévention de la délinquance. Présidé par le Maire, il comprend le Préfet, le procureur de la République et le président du conseil départemental ou leurs représentant·e·s, un collège d’élu·e·s et de représentant·e·s de l’État désigné par le préfet, ainsi qu’un collège composé de professionnel ·le·s confronté·e·s aux manifestations de la délinquance : commissaire des Lilas, chef de la Police Municipale, principaux·ales de collège, etc.<br></p>

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Rencontres avec la Police municipale

Le Pré Saint-Gervais

Assurer la tranquillité au quotidien

Parmi les préoccupations principales des Gervaisien·ne·s, la tranquillité publique est un équilibre à trouver entre prévention, médiation, sécurité et utilisation de l’espace public. Tour d’horizon d’une politique publique partagée par plusieurs acteurs·rices.

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