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Monique est une enfant du pays. Ses parents tiennent le Pré Vins, une épicerie-buvette située à côté de la Villa du Pré, jusqu’en 1962. Son père sert le café aux employé·e·s de la ville et, dans l’épicerie, sa mère fait crédit aux familles qui peinent à boucler les fins de mois d’après-guerre. Monique découvre ainsi le sens des mots convivialité et solidarité qui marqueront sa vie d’adulte. <h3 class="">Une des premières halte-garderie </h3>Après une escapade provençale de quelques années, Monique revient au Pré avec son mari et un garçonnet en petite section de maternelle. « Après avoir passé trois ans collé à moi, mon grand n’a pas bien vécu l’adaptation à l’école », se souvient la septuagénaire. Elle n’est pas la seule à faire ce constat : les enfants qui n’ont pas été accueil li·e·s en crèche ou chez une assistante maternelle ont beaucoup plus de difficultés à se sociabiliser. Avec d’autres mamans, elle monte l’association Accueil Garde Animation Temporaires d’Enfants, autrement appelée Agate, dont elle sera trésorière puis présidente. « Nous étions une des premières en France à proposer un système de garde innovant. » La halte-garderie est un lieu d’accueil ponctuel pour les 0/3 ans, de garde qui prépare à la collectivité et un soutien à la parentalité pour permettre à l’adulte de prendre du temps pour soi. « Pierre Vesse, adjoint au Maire en charge de la Petite Enfance, nous a soutenu dès le début du projet, et même après. Sans lui, nous n’aurions pas pu ouvrir. » En 1985, les Jardins d’Agate accueillent les bambins les mardis et jeudis avec une professionnelle et un·e parent. En 1986, l’équipe, passée à deux professionnelles et deux parents, est sur place quatre jours par semaine, puis à trois professionnelles pour accueillir 15 enfants. En 1999, l'équipement est municipalisé. <h3 class="is-active">Du milieu associatif à l'Hôtel de Ville </h3>Très vite, sa pugnacité la fait repérer par Marcel Debarge, Maire de la ville. Il propose à Monique de rejoindre son équipe municipale en 1989. « Être conseillère municipale m’a beaucoup aidé à élargir mes connaissances sur la ville : comprendre son fonctionnement, l’élaboration de son budget… » Le mandat suivant, elle devient adjointe, avec un large domaine de compétences : Social, Petite Enfance et Seniors en 1995, auxquels s'ajoute État civil en 2001. « Le travail de quatre élu·e·s » s’amuse-t-elle. Monique enchaîne les réunions, les Commissions d’Admission en Mode d’Accueil et les conseils d’administration du Centre communal d’action sociale, suit les projets pédagogiques des structures petite enfance, met en place des permanences psychologiques pour les aides à domicile, mène la 1ère tranche de réhabilitation de la résidence-autonomie, transforme le club du 3e âge en un service Animation seniors structuré et efficace… Elle est de tous les fronts. « J’adorais côtoyer les personnes âgées et j’ai fait des rencontres vraiment marquantes dans le social, mais c’était difficile, au quotidien, d’être confrontée aux difficultés des Gervaisien·ne·s. Ça atteignait le moral ». Le mandat suivant, elle le fera en tant que conseillère municipale. En 2014, elle quitte le Conseil municipal mais reste aux Conseils d’administration du Centre communal d’action sociale et de la Seigneurie, la maison de retraite commune au Pré Saint-Gervais et à Pantin. Elle reste également vice-présidente du comité de jumelage. « Quand Marcel Debarge m’a demandé, en tant que conseillère municipale, de rejoindre le comité de jumelage en 89, je n’y connaissais rien, je ne parlais pas allemand… Je me suis demandé ce que je faisais là. bon·ne·s ami·e·s, voilà ce que je m’y suis fait. » Là également, elle pense à lever le pied. Désormais mamie, elle veut consacrer plus de temps à sa famille. « Je me suis investie, et je m’investis encore, parce que ça me plaît. C’est ma ville, je l’aime et la seule raison qui me ferait tout arrêter, ce serait pour les petits. » Mais, pour l’instant, il n’en est pas question. Ni d’arrêter l’enregistrement audio du PréVoir, qu’elle a proposé il y a plus de dix ans de coordonner « pour rendre le magazine municipal accessible aux personnes malvoyantes ». On ne se refait pas.

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A lire dans PréVoir n°158

Le Pré Saint-Gervais

Portrait // De la Petite enfance aux Seniors

Au sein des associations comme à l’Hôtel de Ville, Monique Gros s’investit pour les habitant·e·s depuis plus de quarante ans. La halte-jeux, est le symbole discret de l’empreinte qu’elle a laissé au Pré Saint-Gervais.

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