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Curieuse de tout&nbsp;Après des études à Sciences Po., Yvane travaille dans la presse quotidienne régionale. Celle qui s’espérait journaliste depuis toute petite est confrontée à des confrères et consoeurs "déprimé·e·s, qui ne voyaient pas d’avenir dans leur métier", et se rend compte que l’actualité, ce n’est pas son truc. Elle s’essaie à la communication un an, mais n’y trouve pas non plus son compte. Elle retourne alors aux études et s’inscrit à l’Institut Français de la Mode.&nbsp; &nbsp; &nbsp; "De Sciences Po à la mode… Ce revirement a choqué mon entourage. Pour moi, c’était naturel, au croisement de mes études. La mode regroupe l’économie, le social, la politique, la culture, et, bien sûr, l’histoire." Pendant dix ans, elle travaille dans le secteur, jusqu’à devenir responsable de collection, dans des maisons de luxe comme dans des grands groupes. Mais l’envie de raconter l’histoire ne l’a pas abandonnée : Sapé comme jadis se fait une place, petit à petit, dans son esprit.Du livre à insta, d'insta au livreYvane y brosse soixante portraits avec moults anecdotes, décortiquant le sens des vêtements depuis l’aube des temps. Si son projet intéresse une maison d’éditions, l’affaire ne se fait tout d’abord pas. Qu’à cela ne tienne : c’est sur les réseaux sociaux qu’elle officiera. Elle choisit une dizaine de ces récits, les restructure, les adapte au format Instagram et découvre la liberté de la publication en ligne. "Contourner le milieu de l’édition, c’est pouvoir tester des trucs. Et c’est rassurant,de voir que le sujet intéresse." Marie Bonnisseau, alors en charge de la matinale sur Radio Nova, lui confie une chronique sur le vêtement. "Je n’avais jamais eu l’intention de travailler en radio, mais j’ai saisi cette chance. Chaque expérience construit le CV, au fil des hasards." Des hasards qui la mèneront sur France Info, Europe 1, Téva, Urbania... Le livre sortira également et s’écoulera à plus de 5000 exemplaires.Politique, la mode ?Quant aux expériences, la trentenaire en a connues quelques-unes à travers ses tournages. Sur son Instagram, on peut la voir faire de l’accrobranche en tailleur années 50 ou courir après une enfant dans un parc habillée en nounou de 1910. "Traverser le parc de la Villette en crinoline de nuit, c’était angoissant. On ne se sent pas hyper à l’aise : c’est compliqué de courir." Outre le fait que le vêtement féminin vulnérabilise celles qui le porte, Yvane souligne l’appropriation du vêtement traditionnel par certains partis conservateurs d’extrême droite, prouve que le tribôn de Socrate lui permet d’afficher son humilité, que les tenues extravagantes de la royauté est une mise en scène de l’inégalité, etc. Des messages éminemment politiques en deux minutes. Mais la journaliste préfère les formats longs. "Creuser un sujet sur plusieurs mois, c’est être dans la nuance et donner la parole à des intervenant·e·s pour la valoriser. Et j’ai envie de prendre mon temps." Actuellement, elle prépare deux documentaires sur l’histoire moderne de la mode, pour des chaines de télévision culturelles. "Mais ça reste léger. Même si mon propos, c’est dire que la mode c’est politique, on ne parle quand même pas de la guerre !"

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Le Pré Saint-Gervais

Découdre l'histoire

Sapé comme jadis. Référence pop culture, langage courant et histoire : avec le titre de son Instagram et de son livre phare, Yvane Jacob livre sa déclaration d’intention. La journaliste vous fera voyager à travers les siècles, pour souligner qu’un vêtement, c’est le reflet d’une société.

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