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<div class="medium-insert-active medium-insert-images medium-insert-images-left"><i></i><figure contenteditable="false" data-media-type="image" data-media-id="95896" draggable="false" class="">
    <img src="https://medias.publidata.io/production/images/images/000/095/896/original/portrait-gisele-noublanche.jpg?1731490704" alt="" draggable="false" class="medium-insert-image-active">
</figure></div><p class=""><i>« Depuis 1945, je peux dire que j’ai bien travaillé pour la paix et la liberté. D’abord avec des enfants victimes de guerre, maltraité·e·s par leur famille, dans diverses instances… Puis en Afrique, dans un jardin d’enfants en quartier populaire, notamment en Algérie, au lendemain de l’Indépendance, avec des enfants victimes de faits de guerre… Puis avec Enfants Réfugiés du Monde, et en même temps comme formatrice en milieu migrant et animatrice en éducation populaire, durant plus de 20 ans, puis en étant présente parmi les Femmes en Noir, et d’autres choses encore… »</i> Ces paroles, Gisèle Noublanche les a confiées le 3 mars 2015, à la Ligue Internationale pour la Paix et la Liberté. En quelques mots, elle a tenté de résumer toute une existence consacrée à rendre ce monde un peu meilleur. </p><h3>Bon sang ne saurait mentir </h3><p>C’était dans son ADN, sans doute. Les grands-parents Noublanche, socialistes et pacifistes, passaient leur vie en réunion politique. Sa mère, Lucienne, est la fillette sur la photo de Jaurès à l’hôtel de ville, le 25 mai 1913, après les discours historiques du tribun pour la Paix. Une fois adulte, Lucienne s’investit dans l’Université populaire gervaisienne (UPG), où l’on apprend aux enfants d’ouvriers le piano comme la sténo. Lors de la Seconde Guerre mondiale, alors que son mari est prisonnier, elle fuit dans sa famille dans le Cher, où elle organise le ravitaillement depuis la mairie désertée par les édiles, puis rejoint la Résistance. À la Libération, elle s’engage pour le rapatriement des prisonniers et se bat pour que les Gervaisiennes utilisent leur tout nouveau droit de vote. Lucienne est également la première femme élue au Conseil municipal gervaisien, entre 1945 et 1977. C’est sans surprise que sa fille est animée par la même flamme. Si Lucienne souhaite changer les institutions en profondeur, Gisèle choisit l’action de terrain. Éducatrice, elle parcourt le monde pour s’occuper d’enfants délaissé·e·s. Féministe, anti-nucléaire, elle prône l’entraide sous toutes ses formes et crée ou s’investit dans de nombreuses associations. La Paille et le Mil depuis 2001 ou Réseau éducation sans frontière depuis 2004 occuperont son temps libre, entre manifestations, rendez-vous en préfecture et nuits blanches dans le froid, auprès de familles de déplacé·e·s à reloger. En août 2015, à l’occasion des 70 ans des bombardements de Hiroshima et Nagasaki, alors âgée de 87 ans, Gisèle Noublanche n’hésite pas non plus à se lancer dans un jeûne en groupe, place de la République, pour réclamer l’abolition des armes nucléaires. </p><h3>Une femme (extra)ordinaire </h3><p class="">Malgré son implication, Gisèle Noublanche refusait les honneurs, répétant qu’elle n’était qu’une femme ordinaire faisant face aux urgences. Lors du marché de Noël 2023, emmitouflée dans une couverture chaude, Gisèle tenait son stand comme chaque année entre prospectus et objets artisanaux venant du Mali, du Niger ou de la Palestine, et en profitait pour militer auprès des Gervaisien·ne·s. <i>« Nous espérons les toucher sur des problématiques de guerre et de paix, notamment dans des contrées dites en voie de développement. L’artisanat présenté est réalisé par des femmes de pays en plein conflit armé. Nous avons voulu valoriser leur capacité à se mobiliser et à agir concrètement, malgré leurs difficultés quotidiennes. » </i>Lorsqu’il lui fut demandé si elle comptait prendre une retraite bien méritée, elle a hoché la tête en souriant. <i>« Pas tant que je peux être là. »</i> Il n’y avait bien que sa disparition pour l’obliger à raccrocher les gants. L’absence de Gisèle dans le paysage associatif gervaisien, ainsi que dans nos cœurs, semble déjà assourdissante, en ce début du mois de la Solidarité qui lui était si cher.</p>

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Le Pré Saint-Gervais

Gisèle Noublanche, pacifiste, féministe et internationaliste

Elle s’est éteinte le mardi 15 octobre, à l’âge de 96 ans. Hommage, ou plutôt femmage, à Gisèle Noublanche, qui a consacré sa vie à lutter contre l’injustice.

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Gisèle Noublanche, pacifiste, féministe et internationaliste

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