GTWalsheimPro, Helvetica, Arial, sans-serif

villedupre.fr

<p>Il y a eu Joséphine Baker, choisie en 2021 pour le nouveau conservatoire de musique et de danse, Simone Iff, en avril 2023 pour le nouveau chemin de randonnée urbaine qui reliera à terme les espaces verts du territoire d’Est Ensemble via l’avenue Jean-Jaurès, Emmi Pikler, dont le nom a été dévoilé lors de l’inauguration du jardin situé devant la Maison de l’enfance en septembre 2024 et enfin Jeanne Matthey, pour le gymnase de la place Séverine, en avril 2025. </p><p class="">Prochain femmage à l’horizon : <b>l’allée créée entre la rue Émile Augier et le square Edmond Pépin portera bientôt le nom d’Alice Guy</b>.</p><h3>Alice Guy (1873-1968), la pionnière oubliée</h3><p class="is-active">C’est un film d’à peine 4 minutes, où un caniche se fait poursuivre par la moitié du village pour avoir volé une chipolata. Presque entièrement tourné en extérieurs, la course à la saucisse documente en 1907 les dénivelés du Belvédère, immortalisés par Alice Guy, première réalisatrice de l’Histoire. En 1895, la secrétaire de direction de Léon Gaumont campe devant le bureau de son patron : elle veut utiliser le cinémascope naissant pour raconter des histoires. Léon Gaumont cède pour avoir la paix.<i> « Oh, oui, c’est une affaire de jeune fille. Je veux bien. Mais à condition que ça n’empiète pas sur votre courrier. »</i> C’est aux Buttes Chaumont qu’elle créera le tout premier film de fiction, La fée aux choux, devenant la première femme au monde à réaliser et produire un film. Impressionné, Gaumont crée le département Prises de vue et le lui confie. En travaillant plus de douze heures par jour, Alice Guy se lance dans beaucoup d’expérimentations : accélérés, ralentis, surimpressions, fondus, colorisation des pellicules, premier making-of d’un film où on peut la voir caler l’enregistrement de la partie audio d’un film 20 ans avant l’invention du cinéma parlant, premier péplum avec plus de 300 figurant·e·s... Ses courts-métrages, aux balbutiements du cinéma, contiennent les prémices des réalisations d’aujourd’hui et portent souvent des thèmes sociaux qui lui tiennent à cœur, comme le féminisme ou le désir féminin. Entre 1897 et 1907, elle signe 200 à 300 films. Puis elle rencontre son mari.</p><h3>Bien avant Hollywood </h3><p class="">En 1907, elle épouse Herbert Blaché, directeur de l’agence Gaumont de Berlin, rencontré quelques mois plus tôt. Trois jours après le mariage, il emmène aux États Unis une Alice Guy peu enthousiaste, le cœur brisé de quitter ses studios. Après deux enfants, en 1910, Alice monte près de New York la Solax Film Co, toute première société de production, bien avant que l’industrie du cinéma ne s’établisse en Californie. Alice Guy y tourne des mélodrames, des westerns, des films sur la guerre civile et s’intéresse souvent aux problèmes ethniques. Quand ses acteurs·rices blanc·he·s refusent d’apparaitre à l’écran avec des acteurs·rices noir·e·s, elle réalise A fool and his money, l’un des premiers films joués uniquement par des Afro-Américain·e·s. Son salaire mensuel avoisine les 25 000 dollars. Du jamais vu, et encore moins pour une femme. Lorsque le contrat de son mari avec Gaumont s’achève en 1913, Alice le nomme président de la Solax. En moins de dix ans, il fera couler la société, multipliera les infidélités et demandera le divorce. Ruinée, ses deux enfants sous le bras, elle rentre en France au début des années 20, oubliée de tou·te·s. Elle mourra en 1968, à 94 ans, sans avoir pu rassembler les films de sa carrière. Aujourd’hui, on lui concède près de 150 courts-métrages sur les 1000 qu’elle aurait réalisés, mais des spécialistes parlent de 8000. Dans Autobiographie d’une pionnière du cinéma, Alice Guy attribue son effacement de l’histoire du cinéma au fait d’avoir été une femme dans un milieu très masculin. En effet, les frères Lumière, Georges Méliès, ou Louis Feuillade, qui fut son scénariste, ont connu une postérité plus grande pour des carrières bien plus brèves. En donnant son nom à une allée sur un territoire qu’elle a foulé, la Ville contribue à sortir de son oubli Alice Guy, qui inventa pratiquement le cinéma d’aujourd’hui.</p>

banniere-AliceGuy.png

Le Pré Saint-Gervais

Nouvelle allée Alice Guy

La Municipalité a à cœur de mettre en avant lors de votations citoyennes des noms de femmes, pour que leur contribution à l’Histoire ne soit plus invisibilisée.

Nouvelle allée Alice Guy

À lire également