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Dans cette histoire, tout est question d’amour. Entre Alice et Antoine, tout d’abord. Les deux trentenaires, au bord du mariage, se regardent avec complicité et finissent les phrases l’un·e de l’autre. Mais aussi pour le Pré Saint-Gervais, pour lequel les deux tourtereaux ont eu un vrai coup de cœur. « Nous cherchions à acheter un appartement dans l’est parisien, relate Alice, et nous visitions sur les Lilas, Pantin, etc. Un jour, nous revenions à pied vers le XXe arrondissement et nous nous sommes retrouvé·e·s rue André-Joineau. » Les Parisien·ne·s découvrent la partie piétonne, le séculaire bar Danton, le kiosque à journaux devant le square, l’Hôtel de Ville, se prennent une pizza au camion de la place du Général-Leclerc... et appellent directement leur agent immobilier. « Nous ne voulions plus de visites en dehors du Pré. Il y a quelque chose qui se dégage de cette ville, un truc hyper préservé, une ambiance bienveillante. La mixité sociale fonctionne parfaitement. Nous nous sommes tout de suite projeté·e·s. » <h3 class="is-active">La vie gervaisienne </h3>Alice et Antoine s’installent dans le quartier des Sept-Arpents/Stalingrad début mai 2022 et s’inscrivent la même semaine à une visite de la ville dans le cadre de la cérémonie d’accueil des néo-Gervaisien·ne·s. « C’était passionnant, sourit Antoine. Pendant deux heures, le Maire nous a présenté le territoire et les projets en cours. Nous nous sommes immédiatement senti·e·s bien accueilli·e·s. » Rapidement, le couple prend ses repères, entre apéro à la terrasse du Village, face à l’église de la Sainte-Famille, emplettes au marché le samedi matin et événements festifs comme la Rue aux Enfants, rue pour tous. Mais l’envie de se faire de nouvelles connaissances émerge rapidement. Pour Alice, « c’est difficile de rencontrer des gens lorsque l’on n’a pas d’enfant ou qu’on n’est pas encore inscrit dans un club ou une association » et le couple est curieux de connaitre la vie des personnes qu'il croisait quotidiennement, tout comme il souhaite permettre aux Gervaisien·ne·s de se connaître entre elles·eux. Depuis plus de deux ans, il écoute des podcasts. Il n’en faut pas&nbsp; beaucoup plus pour que germe l’idée de faire des portraits des Gervaisien·ne·s.<h3 class="is-active">Pizza 4 fromages </h3>La première interviewée sera Laura. Cette diplômée en psychologie leur a vendu une bibliothèque sur un site d’achat d’occasion entre particuliers·ères. « À Paris, les gens vous laisse vous débrouiller. Laura nous a offert un verre, prêté un diable pour le transport et aidé à transporter la bibliothèque. Ça peut paraître anecdotique, mais c’est révélateur d’une sorte de solidarité entre habitant·e·s que nous ne connaissions pas. » Laura leur parle d’autres figures gervaisiennes, qui inspireront de nouveaux sujets. Ainsi, la série commencée en novembre comprend six épisodes, plus deux en cours de finalisation. Après Laura suivront l’illustratrice Juliette Nicot, qui réalise des cartes postales du Pré Saint-Gervais, le DJ Laurent, qui pose ses platines devant le marché couvert chaque samedi matin, et les deux encadrantes du Pré de chez Vous, le restaurant solidaire. Chacun·e expose ainsi, durant environ trois quarts d’heure, sa vision du Pré. « Les rencontres durent environ 1 h, explique Antoine, qui en demande six de montage. On coupe surtout les mots parasites, les hésitations, en laissant un maximum la conversation dans son état brut. On veut garder ce côté naturel et spontané. C’est la raison aussi pour laquelle nous préparons très peu nos interviews, pour laisser place au feeling. » Pour Antoine, salarié d’une fondation qui œuvre sur l’inclusion, et Alice, graphiste, c’est une vraie aventure aussi bien technique qu’humaine. « Nous n’avions aucune compétence, nous découvrons sur le tas et on doit reconnaitre un vrai côté artisanal, s’esclaffe Alice. Mais c’est ça, qui est chouette : façonner au fur et à mesure quelque chose jusqu’à avoir un produit fini, communiquer autour de l’épisode… C’est hyper cool d’apprendre en faisant quelque chose qu’on adore. » Pour leurs prochains épisodes, le couple a déjà une petite liste de noms qui leur trottent dans la tête. Il voudrait également se diversifier avec des reportages sur le terrain, de la prise de son sur des événements publics. Une manière différente d’aller à la rencontre d’un autre profil de Gervaisien·ne·s. « Nous voulons montrer la richesse des habitant·e·s et valoriser ce vivre-ensemble propre au Pré Saint-Gervais » conclut Antoine. Quand on leur demande ce qu’est le Pré Saint-Gervais à leurs yeux, les podcasteur·euse utilisent l’analogie faite par une des encadrantes du Pré de chez vous : « une pizza quatre fromages. Des ingrédients simples mais ultra différents qui s’accordent pourtant bien, pour un résultat hyper réconfortant ».

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A lire dans PréVoir n°162

Au Pré, le podcast

Le Pré Saint-Gervais

Portrait // Sur écoute

Alice et Antoine Maréchal vivent au Pré Saint-Gervais depuis tout juste un an. Ensemble, le couple anime un podcast, "Au Pré", portraits radiophoniques d’habitant·e·s aussi amoureuses·eux de cette ville que lui.

Portrait // Sur écoute

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