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<p>Journaliste, essayiste, Aline Laurent-Mayard vit au Pré Saint-Gervais depuis peu avec son enfant et a accepté d’animer des lectures théâtralisées autour du genre et de la parentalité, dans le cadre du Mois de fierté. Un rendez-vous dans la lignée d’un parcours de près de vingt années de recherche identitaire et de questionnement sur l’amour et le genre. </p><h3>Journal intime audio </h3><div class="medium-insert-active medium-insert-images medium-insert-images-left"><figure contenteditable="false" data-media-type="image" data-media-id="103012" draggable="false" class="">
    <img src="https://medias.publidata.io/production/images/images/000/103/012/original/AlineLaurentMayard-EmilieHautier.jpg?1748944421" alt="" draggable="false" class="medium-insert-image-active">
</figure></div><p class="">En 2018, Aline écrit des articles sur le monde de l’entreprise et la start up. L’ennui s’installe et nécessite l’ouverture d’un blog et d’une newsletter sur des sujets plus légers, comme la pop culture, sous un angle LGBTQIA+. Parce que, depuis quelques années, Aline se sait Queer, mais les contours de son identité sont flous. <i>« Une fois freelance, j’ai eu envie d’écrire sur des sujets qui me parlaient : le corps, le genre, la sexualité. Ce sont des sujets intimement liés. À l’époque, il n’y avait pas de visibilité, de modèle exprimé dans la nuance. J’ai utilisé mon boulot pour comprendre qui je suis. »</i> Ce parcours, il sera raconté trois ans plus tard, dans son premier podcast, Free from desire. On y accompagne Aline, de l’adolescence au début de la trentaine, s’interrogeant sur le désir sexuel et son absence, l’intimité, l’injonction au sexe, le consentement, etc., sans tabou sur ses sentiments ou ses découvertes. Au fil des épisodes se révèlent d’abord l’asexualité (pas ou peu d’attirance sexuelle pour une autre personne), l’aromantisme (pas ou peu d’attirance romantique pour quelqu’un d’autre), et enfin, la non-binarité d’Aline, qui ne se reconnait ni en tant que femme ni en tant qu’homme. <i>« Je parle d’une expérience, la mienne, mais je veille à ce que chacun·e puisse se sentir représenté·e. »</i> Tout à coup, Aline se retrouve à la une de Télérama, tout le monde parle d’asexualité, les témoignages affluent. <i>« C’est une de mes plus grandes fiertés, d’avoir pu mettre ce sujet sur le devant de la scène, d’avoir donné à des personnes les outils pour se penser autrement. Et, au-delà de dire que ça existe, montrer qu’on peut être asexuel et heureux. »</i> Dans la foulée sortent ses livres Le genre expliqué à celles et ceux qui sont perdu·es, en 2021, qui, à la manière d’un dictionnaire, donne toutes les clés de compréhension des genres, à travers une nomenclature précise, puis Libérés de la masculinité, comment Thimothée Chalamet m’a fait croire à l’homme nouveau en 2022, qui enquête sur le rapport entre normes de genre et binarité. Mais ce n’est pas pour autant qu’Aline abandonne son support de prédilection. En 2023, dans le podcast Bienvenu·e Bébé, l’essayiste nous raconte sa nouvelle aventure : la parentalité. </p><h3>Éduquer selon ses valeurs</h3><p class="">Après avoir écrit deux ouvrages sur le coût du genre et la manière dont les masculinités se construisent, Aline réalise qu’il faut s’attaquer à l’origine du problème : l’apprentissage du genre. Car, contrairement au sexe, donnée biologique, le genre est une construction sociale, qui classe, divise, hiérarchise les individus. En tant que parent, Aline dégenre le plus possible l’éducation donnée à son enfant.<i> «J’essaie de ne pas projeter des stéréotypes, pour que Jo puisse se définir comme iel voudra plus tard. De même, j’utilise le mot “enfant” pour parler de Jo comme de ses camarades d’école, et non garçon ou fille, pour que enfants et adultes intègrent que le genre n’est pas la caractéristique la plus importante d’un individu. »</i> Vêtements, jouets, comportements, tout est laissé à disposition, pour que Jo profite de l’ensemble des opportunités et pas seulement de la moitié, sans emprunter un comportement que la société attend de son genre. <i>« C’est aussi une manière d’apprendre à mon enfant à reconnaitre les discriminations. Ce sont des enfants qui peuvent très tôt se protéger ou protéger les autres, et avoir un sentiment accru de justice. »</i> Le langage employé avec l’enfant est également choisi soigneusement, par Aline comme par ses proches. <i>« Les gens qui m'aiment sont d'accord avec qui je suis, donc cela se passe bien. Quant aux inconnu·e·s, je ne les corrige pas forcément, je sais que ce n’est pas facile. On a tellement l’habitude de genrer que ça demande du temps et de la réflexion. Mais ça me touche de voir qu’à l’école de mon enfant, l’équipe veille à ne pas utiliser « mère » mais bien « parent », me concernant, par exemple. »</i> En juin sortira l’émission audio Paillettes et Préjugés, avec en introduction la diffusion retravaillée de Bienvenu·e Bébé, pour contextualiser. Puis, dès septembre, de nouveaux épisodes, pour approfondir l’éducation non genrée et l’intimité des 0/11 ans avec des expert·e·s. Une mine de sujets, dont Aline ne verra pas le bout avant longtemps. <i>« Ça fait tellement d’années que je parle de la nécessité d’un langage non genré que, sur ma tombe, il y aura sans doute marqué “a appris à dire le mot enfant.” »</i> Anecdotique pour certain·e·s, mais vital pour d’autres.</p>

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Le Pré Saint-Gervais

Voir au-delà de la binarité

Aline Laurent-Mayard, qui a rédigé plusieurs ouvrages sur le genre et la sexualité, interviendra durant le Mois des fiertés à la Maison de l’Enfance. Rencontre avec une personnalité hors normes, qui vous fera sans aucun doute réfléchir à vos propres valeurs éducatives.

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