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PréVoir : C’est la fin du Préavie, pourquoi ? Laurent Baron : Réalisons un petit retour en arrière. L’usine de salaison Busso ferme ses portes en 2012. La Ville se positionne alors pour avoir la maitrise de la transformation du site et c’est ainsi, qu’à la demande de la municipalité, l’Établissement Public Foncier d’Île-de-France (EPFIF) achète le terrain et assure son portage le temps de la définition d’un projet urbain. Une concertation est alors menée en 2018-2019 auprès des Gervaisien·ne·s pour définir un cahier des charges. Les résultats sont sans appel, les esquisses remises par les habitant·e·s comportent du logement, dont la vente permettra de financer l’achat du terrain, et un espace vert ouvert au public. Ce sont ces intentions qui sont transmises à des groupements d’architectes et de paysagistes. En novembre 2019, leurs projets sont soumis aux votes des Gervaisien·ne·s qui retiennent alors la proposition de l’agence d’architecture Chartier Dalix et des paysagistes Coloco. Mais on le sait, les projets urbains se réalisent sur du temps long. Alors pour nous il n’est pas question de laisser le site fermé pendant le temps des études. À l’époque, Soukmachines est en train de quitter une autre friche urbaine, aussi en phase transitoire, à Pantin. Nous leur présentons le site de Busso et le projet du Préavie est né. PréVoir : Mais depuis son installation, le Préavie est devenu un lieu incontournable de la vie gervaisienne... Laurent Baron : L’installation de Soukmachines ne s’est pas faite sans difficultés. Busso est une ICPE (installation classée pour la protection de l’environnement) en raison des activités polluantes qui s’y tenaient et du caractère industriel du site. Il a fallu une intervention auprès de la Préfecture, engager une partie des obligations de dépollution et réaliser l’étaiement des caves dont la structure est fragilisée pour obtenir une autorisation temporaire d’exploitation des locaux et permettre à Soukmachines de poser ses valises. Un nouveau réseau électrique, là aussi provisoire, a dû être également installé, c’est la raison pour laquelle vous pouvez voir des poteaux électriques depuis la rue Brossolette. Ces efforts de la Ville et de ses partenaires ont permis l’installation d’artistes et la création des guinguettes estivales. Mais attention, l’avantage de l’urbanisme transitoire réside dans la possibilité de fonctionner à la limite du réglementaire. Aujourd’hui les autorisations données pour occuper les locaux ne sont pas pérennes. L’établissement n’est pas un ERP (établissement recevant du public ndlr), aucun accueil du public n’est possible en intérieur. Ce qui est possible lors d’une utilisation temporaire ne l’est pas pour un projet pérenne. Aussi, je me permets de préciser qu’à ce titre la responsabilité des risques encourus dans les locaux incombe au Maire et au Maire uniquement. Ce n’est pas rien. Enfin, s’il avait été question de pérenniser le projet, il aurait été nécessaire de réaliser un chantier de dépollution et des travaux lourds pour sécuriser le bâti et pour le transformer en ERP. Aujourd’hui la sous-location des locaux aux artistes est à un tarif imbattable car Soukmachines ne paye pas de loyer, uniquement la redevance de la taxe foncière. C’est la force de l’utilisation transitoire de locaux. Demain s’il avait fallu acheter le terrain, réaliser tous les travaux nécessaires, il faudrait mobiliser plus de 15 millions d’euros. La conséquence aurait été une augmentation considérable des loyers, ne permettant pas aux artistes et artisans aujourd’hui sur place de rester. PréVoir : Demain quel sera le visage de cette parcelle ? Laurent Baron : La demande des Gervaisien·ne·s est depuis le départ la création d’un nouvel espace vert et le besoin en logements abordables, notamment pour les 1500 ménages gervaisiens en attente d’un logement social. Le projet que nous portons libère plus de la moitié de la parcelle pour créer un espace vert alors qu’elle est aujourd’hui entièrement bétonnée. Il s’agit de près de 3000m2 d’espace vert ouvert au public. C’est plus de trois fois la taille du jardin Aimé Césaire pour vous donner une idée. Le travail paysager, qui prévoit des essences différentes adaptées à notre climat, des noues, des abris pour la biodiversité, est un apport considérable pour notre commune et constituera un nouvel îlot de fraîcheur. Concernant les logements, la diversité des typologies et de l’offre locative permettra de satisfaire un maximum de demandes des Gervaisien·ne·s. Nous avons veillé à ce qu’ils aient tous un espace extérieur, et à ce qu’ils soient traversant pour les grandes surfaces. Enfin, un nouveau commerce est prévu à l’angle des rues Danton et Colette Audry, augmentant ainsi l'offre commerciale dans ce quartier.

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Réaménagement de l'usine Busso

Le Pré Saint-Gervais

Entre urbanisme transitoire et projet de ville

Installé dans les anciennes salaisons Busso, le Préavie est un lieu hydride géré par l’association Soukmachines. Prévu initialement pour une durée de 2 ans, le bail a été prolongé à plusieurs reprises jusqu’à l’annonce officielle de début de chantier. Retour sur un projet transitoire au long cours et sur les perspectives à venir.

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